Hallux valgus

La maladie

Le squelette de l’avant-pied est constitué de petits os, les phalanges, et d’os plus longs, les métatarsiens.

L’articulation du gros orteil se déforme, laisse apparaître une bosse sur le côté du pied et peut-être sujet à des douleurs lors du frottement contre la chaussure : c’est l’hallux valgus.

Il peut s’y associer des orteils en griffe ou des douleurs des autres métatarsiens.

Le traitement

Préparer l’intervention

Consultez les anesthésistes plusieurs jours avant l’intervention en vous munissant de tout votre dossier.

Munissez-vous le jour de votre opération

  • de votre bilan radiographique.
  • d’une chaussure spécifique délivrée en pharmacie avec ordonnance.

L’intervention

Le chirurgien réalise soit une chirurgie percutanée soit une incision du gros orteil pour atteindre l’articulation selon vos déformations.

La bosse osseuse sur le côté du pied est désépaissie.

Souvent la correction doit être plus importante, le chirurgien réalise une réduction des déformations osseuses (ostéotomie). Ce geste permet un réalignement de la tête du métatarsien dans l’axe du pied. Ce geste peut également être réalisé à l’aide d’une mini- scie oscillante et stabilisation par vis.

Le chirurgien réalise une incision afin de libérer le tendon qui relie la phalange au métatarsien. Ce geste va permettre de remettre la tête de la phalange dans l’axe du métatarsien.

Le chirurgien procède à la fermeture des incisions. 

Des complications sont toujours possibles et sont à évaluer avec votre médecin.

Risques et complications possibles

Toute intervention chirurgicale peut être sujette à un des complications précoces ou tardives.

Nous aborderons ici certaines d’entre elles. Cette liste n’a pas pour but de vous effrayer, elle doit vous aider à prendre conscience que cette intervention est un acte sérieux qui peut parfois avoir de lourdes conséquences.

Cependant la survenue de ces complications est exceptionnelle, la fréquence de leur survenue dépend aussi du sérieux avec lequel vous vous y préparerez.

Risques et complications communs à toute intervention

Votre état général (fatigue, anémie, dépression, tabac, obésité…), les traitements en cours, les maladies ou altérations de certaines fonctions, le tabagisme, l’alcoolisme voire l’obésité vont influencer le déroulement de l’intervention et ses suites.

La consultation anesthésique préopératoire a pour but de déceler ces risques et d’envisager, au besoin, des bilans complémentaires, des précautions voire même contre-indiquer l’opération.

Quelles que soient les précautions, certains accidents peuvent survenir : allergie, embolie, infection … Leur fréquence est extrêmement rare : à peu près identique au risque de subir un accident en venant en voiture en consultation. Cependant ce risque existe et doit vous être signalé.

Risques propres au cours de cette intervention

En dépit des soins et prévention, certains accidents ou incidents peuvent se produire au cours de l’opération prévue. Il faut citer :

  • La blessure de tissus voisins (muscles, tendons).
  • Une fracture des os du pied par une ostéoporose et chez le sujet âgé. Elle peut justifier une ostéosynthèse ou une décharge prolongée.
  • La blessure de nerfs qui peut entraîner, même après reprise chirurgicale, des troubles durables tels des douleurs irradiées.
  • La blessure de certains vaisseaux qui peut entraîner une petite hémorragie.

Lors de l’intervention chirurgicale, votre chirurgien peut être amené à utiliser des rayons X pour réaliser une radiographie ou des images de radioscopie afin de contrôler le geste opératoire. Bien sûr il mettra tout en œuvre afin de vous protéger et de réduire au maximum l’intensité de ce rayonnement.

Il est important qu’il sache si vous aviez eu auparavant une exposition à des rayonnements ionisants (radiothérapie, radiographie et sur quelle zone), vos antécédents médicaux, les médicaments que vous prenez, ou si vous êtes ou pensez être enceinte.

En effet il peut y avoir une sensibilité accrue aux rayonnements ionisants.

Malgré le bilan préopératoire, certaines découvertes durant l’intervention peuvent justifier de la part de votre chirurgien une modification du plan établi initialement et une adaptation du geste chirurgical :

  • Une infection du site opératoire peut se produire malgré la prévention systématique. Ce risque est accentué par une fatigue générale ou une maladie intercurrente. Une mauvaise hygiène n’est pas simplement compensée par une douche la veille de l’opération. La propreté de votre pansement dans les suites opératoires et primordiale en évitant impérativement de le mouiller.
  • Une phlébite peut survenir malgré une prévention systématique par anticoagulants. Ces phlébites une fois constituées peuvent laisser des séquelles douloureuses durables mais également se compliquer d’embolie pulmonaire. La marche et la poursuite du traitement anticoagulant efficace après l’intervention sont le plus souvent les meilleurs moyens d’éviter ces complications.
  • Un hématome peut se constituer. Le plus souvent, il reste superficiel, diffuse sous la peau et crée une tension de l’avant pied ainsi qu’une ecchymose bleutée qui va disparaître dans les 3 semaines. Dans certains cas exceptionnels, il peut nécessiter un ré-intervention.

A court terme

Consignes à court terme

L’appui est autorisé avec la chaussure adaptée pour les besoins de la vie courante.

Douleur

La douleur est habituellement modérée et est contrôlée par des moyens adaptés.

Si les douleurs sont mal tolérées le patient doit respecter le traitement antalgique prescrit, les consignes de repos, l’application de glace et ne pas vous angoisser, ce qui ne ferait qu’aggraver les choses. Ces douleurs sont généralement contrôlées et s’atténuent rapidement

Principaux soins

Vous regagnez votre domicile avec une chaussure médicale spéciale que vous conserverez pendant 3 semaines.

Le traitement antalgique et anti inflammatoire doit être suivi pour limiter la douleur et le gonflement.

Un traitement pour fluidifier le sang (anticoagulant) et éviter la formation de bouchons de sang dans les veines (phlébite) est utile chez certains patients.

L’avant pied a tendance à gonfler (œdème). Pour éviter cela, placez-le légèrement surélevé que votre cœur le plus souvent possible, notamment la nuit. Ne restez pas assis ou debout sans mouvement pendant de longues périodes.

Il faudra ménager des plages de repos avec le pied surélevé.

La chaussure adaptée post opératoire est abandonnée progressivement avec un chaussage confortable.

Il faut suivre rigoureusement les consignes du chirurgien. Il faut aller aux rendez-vous qu’il programme, et, s’il en propose, le patient doit passer les examens de contrôle. C’est important.

A long terme

La douleur disparaît généralement totalement pour les cas simples. Le résultat est souvent moins bon quand on est opéré à un stade plus avancé de la maladie, par exemple si l’orteil voisin est également touché. La chirurgie améliore cependant la situation.

Le fonctionnement de votre gros orteil dépend de votre âge, de la rééducation, et de l’usure de votre articulation (arthrose). Il faut protéger votre pied. Si votre activité professionnelle nécessite une station debout prolongée ou de longs trajets à pied, on donne habituellement un arrêt de travail d’environ deux mois selon vos besoins professionnels.

Vous pouvez recommencer la natation et le vélo vers la troisième semaine. Nager est même vivement recommandé une fois la cicatrisation terminée pour accélérer la récupération. Les sports nécessitant un contact pied au sol (course à pied, tennis, football…) redeviennent possibles après environ quatre mois.

Il ne faut pas faire subir à votre pied des contraintes qu’il n’est pas en mesure de supporter tel qu’un chaussage mal adapté.

Evitez de porter des chaussures de forme inadéquate ainsi que vos anciennes chaussures déformées. N’hésitez pas à interroger le chirurgien si vous avez un doute sur les risques liés à l’une ou l’autre de vos activités.

En aucun cas la publication de cette fiche ne peut remplacer l’information orale délivrée lors de la consultation dans le cas singulier du patient. Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez concernant cette affection.

Prenez rendez-vous en nous appelant au :