Omarthrose ou arthrose de l’épaule

La maladie

Radiographies de l’arthrose de l’épaule

L’épaule est constituée de l’extrémité de l’os du bras (tête de l’humérus) et d’une surface quasi plane située sur l’omoplate (la glène) sur laquelle elle glisse. Au niveau de cette articulation, un revêtement souple (le cartilage) recouvre les surfaces d’os en contact et permet leur glissement.

SI ce cartilage disparait, cela donne l’arthrose de l’épaule. L’os se retrouve petit à petit à découvert et se déforme, ce qui entraîne des frottements lors des mouvements. L’articulation devient de plus en plus raide et douloureuse.

Les tendons de la coiffe des rotateurs peuvent se déchirer et aggraver la situation. En cas d’échec du traitement médical, de la kinésithérapie, des infiltations ou de la visco supplémentation, l’indication de prothèse d’épaule est posée.

Le traitement

Le jour de l’intervention

L’intervention doit être reportée si vous présentez une inflammation ou une infection quelconque afin d’éviter toute complication après l’intervention. Demandez à votre médecin conseil en cas de doute.

L’hospitalisation peut se faire en ambulatoire ou 24h à 48h. Cette durée dépend du temps nécessaire pour obtenir un réveil musculaire et vous sentir en confiance. Une rééducation sera entreprise dès le lendemain de l’intervention pour vous aider à retrouver le contrôle de votre épaule.

Prévenez tout risque d’infection

Tout foyer d’infection est incompatible avec la mise en place d’une prothèse. L’intervention sera reportée en cas d’infection ou d’inflammation. Au pire, s’il passe inaperçu, il peut provoquer une infection rapide de cette prothèse. Il est donc indispensable d’en rechercher systématiquement toute trace.

L’intervention

Prothèse de resurfacage d’épaule
Prothèse totale d’épaule

Une fois le patient endormi (anesthésie générale), le chirurgien procède à l’ablation des tissus usé de l’humérus et introduire du matériel reproduisant la forme. L’opération s’arrête là pour la mise en place d’une prothèse céphalique.

Pour une prothèse totale, le chirurgien retire également le cartilage délabré sur la glène et prépare l’os pour y fixer une pièce supplémentaire : l’implant glénoïdien.

Si nécessaire, il répare également des tendons déchirés.

Un drainage de l’épaule peut être indiqué.

Lors de l’intervention chirurgicale, votre chirurgien peut être amené à utiliser des rayons X pour réaliser une radiographie ou des images de radioscopie afin de contrôler le geste opératoire. Bien sûr il mettra tout en œuvre afin de vous protéger et de réduire au maximum l’intensité de ce rayonnement.

Il est important qu’il sache si vous aviez eu auparavant une exposition à des rayonnements ionisants (radiothérapie, radiographie et sur quelle zone), vos antécédents médicaux, les médicaments que vous prenez, ou si vous êtes ou pensez être enceinte.

En effet il peut y avoir une sensibilité accrue aux rayonnements ionisants.

Risques et complications possibles

Toute intervention chirurgicale peut être sujette à des complications précoces ou tardives. Nous aborderons ici certaines d’entre elles. Cette liste n’a pas pour but de vous effrayer, elle doit vous aider à prendre conscience que cette intervention est un acte sérieux qui peut parfois avoir de lourdes conséquences.

Cependant la survenue de ces complications est exceptionnelle, la fréquence de leur survenue dépend aussi du sérieux avec lequel vous vous y préparerez.

Risques et complications communs à toute intervention

Votre état général (fatigue, anémie, dépression…), les traitements en cours, les maladies ou altérations de certaines fonctions, le tabagisme, l’alcoolisme voire l’obésité vont influencer le déroulement de l’intervention et ses suites.

La consultation anesthésique préopératoire a pour but de déceler ces risques et d’envisager, au besoin, des bilans complémentaires, des précautions voire même contre-indiquer l’opération.

Quelles que soient les précautions, certains accidents peuvent survenir : allergie, embolie, infection … Leur fréquence est extrêmement rare. Cependant ce risque existe et doit vous être signalé.

En dépit des soins et prévention, certains accidents ou incidents peuvent se produire au cours de l’opération prévue. Il faut citer :

  • La blessure de tissus voisins (muscles, tendons).
  • La blessure de certains vaisseaux qui peut entraîner une hémorragie abondante. Une transfusion sanguine peut être nécessaire pour compenser les pertes.
  • La blessure de nerfs qui peut entraîner, même après reprise chirurgicale, des troubles durables tels qu’une paralysie partielle ou des douleurs irradiées.

Un déplacement secondaire d’une prothèse d’épaule non cimentée est possible, soit par bascule de la glène ou enfoncement de la tige humérale. Ce déplacement peut nécessiter une ré-intervention.

Malgré le bilan préopératoire, certaines découvertes durant l’intervention peuvent justifier de la part de votre chirurgien une modification du plan établi initialement et une adaptation du geste chirurgical :

  • Une phlébite peut survenir. Ces phlébites une fois constituées peuvent laisser des séquelles douloureuses durables mais également se compliquer d’embolie pulmonaire.
  • Un hématome peut se constituer malgré le drainage. Le plus souvent, il reste superficiel, diffuse sous la peau et crée une tension non douloureuse de la cuisse. Dans certains cas exceptionnels, il peut nécessiter une ré-intervention.
  • Une infection du site opératoire peut se produire malgré la prévention systématique. Ce risque est accentué par une fatigue générale ou une maladie infectieuse.
  • Une mauvaise hygiène n’est pas simplement compensée par une douche la veille de l’opération. Une ré-intervention serait alors nécessaire pour nettoyer voire enlever la prothèse. Des séquelles importantes pourraient persister si l’infection ne pouvait pas être stérilisée.

Risques tardifs au décours de cette intervention

  • Une infection autour de la prothèse par dissémination à partir d’un foyer infectieux à distance : Une ré-intervention est nécessaire, justifiant le plus souvent l’ablation de la prothèse, pour nettoyer définitivement l’infection. La remise en place d’une nouvelle prothèse peut être reportée après plusieurs mois de traitement antibiotique.
  • La luxation : Surtout les premiers mois, les deux parties de la prothèse risquent de se déboîter (luxation). C’est pourquoi il faut que les patients apprennent à éviter certains mouvements. Tout à fait exceptionnellement, la prothèse peut se casser, en abîmant ou non l’os.
  • Le descellement : La durée de vie des prothèses est limitée mais statistiquement espérée de 15 à 20 ans. Un descellement précoce peut parfois se produire en cas de surcharge de poids soulevés, d’une utilisation trop intense ou parfois sans retrouver de raison particulière et nécessiter un remplacement de la prothèse avant le délai prévu initialement.
  • Algo Neuro Dystrophie : Dans certains cas, une perturbation circulatoire locale connue sous le nom d’Algodystrophie peut entraîner une réaction inflammatoire, un gonflement douloureux, douleurs et raideur. Cette affection peut durer plusieurs mois à deux ans avant de récupérer, le plus souvent complètement.

Cette information proposée avant l’intervention doit vous aider à aborder l’intervention. La connaissance de ces risques vous aidera à les prévenir et les réduire.

A court terme

Les fils ou les agrafes sont enlevés au bout de dix à douze jours.

Les exercices de remise en mouvement de l’articulation (rééducation) commencent dès que possible.

Le chirurgien indique la façon dont la rééducation s’organise :

  • soit le patient est hospitalisé quelques temps dans un centre de rééducation.
  • soit il rentre chez lui et suit des séances de rééducation auprès d’un spécialiste.

La rééducation post-opératoire est débutée dès les premiers jours. Son but est d’entretenir la mobilité de l’épaule, tout en protégeant les réparations des tendons et des ligaments autour de la prothèse.

N’oubliez jamais que votre motivation conditionnera la rapidité et la qualité de votre résultat.

Elle est adaptée à chaque cas et se déroule en 3 phases :

  • pendant les 3 premières semaines la mobilisation de l’épaule est uniquement passive c’est à dire par le kinésithérapeute, il est préférable d’éviter le travail avec les poulies. Le patient doit par contre bouger normalement le coude, le poignet et les doigts.
  • entre la 3ème et la 6ème semaine le kinésithérapeute montrera comment contracter les muscles sans provoquer de mouvement : c’est la contraction isométrique. Il aidera également à commencer à bouger l’épaule : c’est la rééducation active aidée.
  • après la 6ème semaine, les éventuelles restrictions de mouvements sont levées.

La rééducation dure toujours 3 à 6 mois, elle doit être progressive et indolore.

Un mouvement actif est un mouvement au cours duquel vous commandez vos muscles pour qu’ils se contractent, dans les limites autorisées par votre médecin.

A long terme

Même si la prothèse fonctionne tout de suite, il faut attendre un peu avant d’utiliser normalement le bras.

La rééducation est essentielle pour un bon résultat. 

Selon les cas, l’arrêt de travail est de quelques semaines à plus de 4 mois selon la profession.

Il faut ensuite rester prudent dans les activités pour économiser la prothèse.

Si l’intervention apporte des améliorations spectaculaires dès le début, il faut entre 6 mois et un an  pour évaluer vraiment le résultat.

N’oubliez jamais que votre motivation conditionnera la rapidité et la qualité de votre résultat.

En aucun cas la publication de cette fiche ne peut remplacer l’information orale délivrée lors de la consultation dans le cas singulier du patient. Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez concernant cette affection.

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