- La maladie
- Le traitement
- Risques et complications possibles
- La première semaine
- A la maison ou en centre de convalescence
La maladie
La gonarthrose débutante est une altération dégénérative du cartilage articulaire d’un ou de plusieurs compartiments du genou. C’est une cause de gonalgies (douleurs du genou) dès 40 ans.
Une désaxation du membre inférieur au tibia ou au fémur doit être recherchée car elle accentue cette usure du cartilage.
Le premier traitement reste médical (anti-inflammatoire, antalgique), les règles hygiéno-diététiques,
Le contrôle pondéral, des infiltrations voire une visco-supplémentation permettent un soulagement transitoire avec votre médecin traitant ou votre rhumatologue. L’indication opératoire dépendra de l’importance de cette désaxation, de votre impotence fonctionnelle et de votre douleur.
Le traitement
Le but de l’intervention est de diminuer l’excès de contrainte mécanique qui s’exerce du côté interne ou externe de votre genou selon le cas.
Cette intervention ne réparera pas les lésions acquises. Son but est de stabiliser votre arthrose afin de prévenir autant que possible une arthrose sévère prématurée alors redevable d’une prothèse du genou.
L’intervention se fait dans un bloc opératoire aseptique sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie. Elle dure entre 50 mn et 01h30 selon les corrections nécessaires et selon votre morphologie.
Un garrot temporaire est placé à la racine de la cuisse pour limiter le saignement.
L’incision est située à proximité de l’articulation, soit en dehors ou en dedans du genou.
Un ancillaire permet de réaliser les coupes spécifiques du tibia ou du fémur pour restaurer l’axe mécanique et l’équilibre ligamentaire du genou avec l’application d’une plaque pour maintenir l’ouverture ou la fermeture de l’os.
En cas d’ouverture osseuse, une greffe osseuse est implantée : soit avec une allogreffe issue d’une banque nationale qui offre toutes les garanties de sécurité (qui évite une deuxième opération sur votre crête iliaque au niveau de l’aine) ou par une autogreffe prélevée sur l’os de la crête iliaque de votre bassin.
Lors de l’intervention chirurgicale, votre chirurgien peut être amené à utiliser des rayons X pour réaliser une radiographie ou des images de radioscopie afin de contrôler le geste opératoire. Bien sûr il mettra tout en œuvre afin de vous protéger et de réduire au maximum l’intensité de ce rayonnement.
Il est important qu’il sache si vous aviez eu auparavant une exposition à des rayonnements ionisants (radiothérapie, radiographie et sur quelle zone), vos antécédents médicaux, les médicaments que vous prenez, ou si vous êtes ou pensez être enceinte.
En effet il peut y avoir une sensibilité accrue aux rayonnements ionisants.
Un pansement compressif est appliqué.
Un drainage de la cuisse ou de la jambe peut être indiqué.
Une surveillance post-opératoire de quelques heures est nécessaire en salle de réveil avant de regagner votre chambre.
La prise en charge de la douleur se fera par l’administration d’antalgiques adaptés.
Risques et complications possibles
Toute intervention chirurgicale est soumise au risque des complications précoces ou tardives que nous aborderons. Cette liste n’a pas pour but de vous effrayer, elle doit vous aider à prendre conscience qu’une ostéotomie tibiale ou fémorale est un acte sérieux qui peut avoir des conséquences inattendues.
Leur survenue est rare, leur fréquence peut être en lien avec le sérieux de votre préparation pré opératoire et post opératoire.
Risques et complications communs à toute intervention
Votre état général (fatigue, anémie, dépression…), les traitements en cours, les maladies ou altérations de certaines fonctions vont influencer le déroulement de l’intervention et ses suites.
La consultation anesthésique préopératoire a pour but de déceler ces risques, d’envisager au besoin des bilans complémentaires. Après 60 ans il vous sera conseillé une consultation cardiologique préparatoire.
Quelles que soient les précautions, certains accidents peuvent survenir : allergie, embolie, infection … Leur fréquence est extrêmement rare. Cependant ce risque existe et doit vous être signalé
Complications per-opératoire propres à l’ostéotomie :
En dépit des soins bien codifiés, certains accidents ou incidents peuvent se produire au cours de l’opération prévue. Il faut citer :
- La blessure de tissus voisins (muscles, tendons, os, nerf, vaisseau sanguin).
- Une fracture du fémur ou du tibia, dont le risque est accentué par une ostéoporose. Une fracture surajoutée pourra justifier d’une ostéosynthèse complémentaire ou d’une décharge prolongée.
- La blessure de nerfs qui peut entraîner, même après reprise chirurgicale, des troubles durables tels qu’une paralysie partielle ou des douleurs irradiées.
- La blessure de certains vaisseaux qui peut entraîner une hémorragie abondante. Une transfusion sanguine peut être nécessaire pour compenser les pertes ainsi que la réalisation d’une réparation directe du vaisseau ou d’un pontage vasculaire.
- Malgré le bilan préopératoire, certaines découvertes durant l’intervention peuvent justifier de la part de votre chirurgien d’une modification du plan établi initialement et d’une adaptation du geste chirurgical.
Complications précoces propres :
- Une infection du site opératoire peut se produire malgré la prévention systématique. Ce risque est accentué par une fatigue générale, une maladie intercurrente, l’obésité, un tabagisme, un alcoolisme. Une mauvaise hygiène n’est pas simplement compensée par une douche la veille de l’opération.
- Une phlébite (caillot de sang dans la jambe ou la cuisse) peut survenir malgré une prévention systématique par anticoagulants. Ces phlébites une fois constituées peuvent laisser des séquelles douloureuses durables mais également se compliquer d’embolie pulmonaire (caillot de sang qui migre dans les poumons). La marche avec un appui contact d’une vingtaine de kilos, le port de bas, la poursuite du traitement anticoagulant après l’intervention jusqu’à l’abandon des cannes sont les meilleurs moyens pour prévenir autant que possible ces complications.
- Un hématome peut se constituer sur le site opératoire. Le plus souvent, il reste superficiel, diffuse sous la peau et crée une tension plus ou moins douloureuse du mollet. Dans certains cas exceptionnels, il peut nécessiter un ré-intervention.
- Une nécrose cutanée : Plus fréquente en cas de chirurgie de reprise, une intervention plastique de couverture cutanée serait nécessaire.
- La raideur du genou : Pendant les 4 premières semaines des adhérences cicatricielles peuvent enraidir le genou en dépit d’une kinésithérapie. Une mobilisation sous brève anesthésie de quelques minutes permet alors une mobilisation indolore dans tout le secteur de mobilité. Ce geste nécessite une ré-hospitalisation de 24 à 48 heures puis une rééducation intensive voire un séjour en centre de réadaptation fonctionnelle.
Complications tardives propres à l’ostéotomie :
- Enraidissement tardif : Associant une gonalgie inflammatoire intense, il peut s’agir d’une algodystrophie. Le traitement médical reste long et la kinésithérapie ne permet un résultat satisfaisant qu’après de longs mois voire deux ans.
- Une infection autour du genou par dissémination à partir d’un foyer infectieux à distance. Une ré-intervention est nécessaire, par ablation de la plaque visée et son remplacement en un ou deux temps, associée à une antibiothérapie de plus de trois mois.
- La pseudarthrose du foyer d’ostéotomie : un retard de consolidation peut arriver voire une absence de consolidation au-delà de plus de six mois. Cette situation peut requérir des injections de PRP, une nouvelle chirurgie pour cure de la pseudarthrose avec une nouvelle greffe osseuse. Ce risque est accentué par un état général fragilisé, une obésité, un tabagisme actif ou passé et certains traitements au long cours …
La première semaine
La rééducation débute à 24 heures en appui soulagé avec le kinésithérapeute.
N’oubliez jamais que votre motivation conditionnera la rapidité et la qualité de votre résultat.
Les applications de glace sur le genou, un traitement antalgique adapté rendent cette phase confortable.
La décharge au moins partielle du membre inférieur est obligatoire le premier mois.
La réadaptation va ensuite se poursuivre à domicile pour les personnes accompagnées, en centre de convalescence de préférence pour les patients vivant seuls jusqu’à restauration complète de leur autonomie.
Une prévention des thromboses par anticoagulation est systématique le premier mois. Le port de bas de contention est conseillé.
Enfin des cannes anglaises ou un déambulateur sont une aide indispensable les deux premiers mois.
A la maison ou en centre de convalescence
Au repos, poser le talon sur un tabouret pour restaurer la pleine extension.
Pliez le plus souvent possible le genou opéré pour amener le pied sous la chaise et restaurer la pleine flexion. Vous pouvez vous aider d’une petite planche à roulettes ou d’un skateboard par exemple.